Les objectifs de l’expérimentation ExplorEcolab sont les suivants :
1) recréer la symbiose papillon-plantes-fourmis en laboratoire ;
2) appliquer différents scénarios de changement climatique dans le laboratoire pour mieux comprendre la relation climat-symbiose.
Pour atteindre ces deux objectifs, les différentes expériences d’intégration et d’élevage de chaque espèce sont explicitées ci-dessous.
Expérience 1 : Intégration des plantes hôtes du papillon Polyommatus icarus dans le laboratoire
- Identification de prairies à Trifolium repens, Lotus corniculatus pour le prélèvement des graines
- Identification des espèces
- Semence des graines des plantes en juillet 2019
- 1 mois après en août 2019
- 2 mois après en septembre 2019
L’observation des plantes en laboratoire permet d’observer l’évolution des ouvertures et fermetures des feuilles en fonction du rythme de la lumière artificielle simulant le lever et coucher du soleil.
Expérience 2 : Elevage des fourmis Lasius niger
Les spécimens de Lasius niger proviennent d’élevage de AntHouse.es qui collabore avec de nombreuses institutions publiques telles que les écoles, les collèges, les associations à but non lucratif, pour faire découvrir aux plus petits l’univers des fourmis.
L’élevage commence en janvier 2021 par la réception de la reine et des premières ouvrières dans un tube avec de l’eau et du coton. L’humidité est indispensable pour la reine, les œufs, les larves et les cocons qui sont particulièrement sensibles. Sans humidité, ils peuvent mourir rapidement au bout d’un ou deux jours. Mais l’excès d’humidité dans la chambre (tube) peut également être fatale à la reine (Martinez, 2013).
Le tube a été placé dans un bac avec au bord une bande de téflon et d’huile minérale. Ces produits sont des anti-évasions très efficaces. Le tube est entouré de papier aluminium afin de créer un endroit sombre.
L’alimentation disposée dans le bac à l’extérieur de la chambre de la reine. Elle est constituée de gouttes d’eau, de l’eau sucrée, de miel et du sirop protéiné mélangé à de l’eau sucrée. Le sirop protéiné stimule la ponte de la reine et le développement des progénitures.
Le bac est ensuite placé dans un endroit sombre et calme dans un placard.
Jusqu’à ce que les premières ouvrières sortent la reine n’a pas besoin de manger car elle s’alimente et alimente les larves avec ses réserves (Martinez, 2013).
Au bout de quelques semaines, des œufs sortiront des larves qui se transformeront en cocons puis en petites ouvrières.
Les premières ouvrières sont petites et très fragiles. Les gouttelettes d’alimentation sont à privilégier car elles ne peuvent pas ingérer des aliments solides (Martinez, 2013).
En mai 2021, la fourmilière contient une vingtaine de fourmis. Au niveau des parois du laboratoire, une galerie est créée pour essayer d’orienter les fourmis à déplacer la fourmilière à cet endroit. Le tube contenant la fourmilière est déposé à l’entrée de la galerie.
Au bout de quelques heures, les fourmis explorent leur nouvelle aire de chasse. Dans un premier temps, elles transportent des éléments du sol dans le tube pour améliorer leur fourmilière existante. Puis, elles vont déplacer ensuite rapidement la reine et le couvain de la fourmilière dans le sol.
Expérience 3 : Elevage des papillons Polyommatus icarus
Le 30 mai 2021 lors d’une sortie nature, deux spécimens (1 femelle et 1 mâle) sont capturés avec un filet à papillons, identifiés et conservés dans des boites. Les spécimens sont ensuite introduits dans le laboratoire.
Pour nourrir les papillons, des petites coupelles sur des bâtons de bois sont disposées dans le laboratoire. La disposition d’un morceau d’éponge permet de simuler une plante nectarifère. L’éponge permet au papillon de pouvoir aspirer plus facilement la substance sucrée et la couleur jaune de les attirer. La substance sucrée correspond à un mélange d’une portion de sucre en poudre pour 8 portions d’eau et des gouttes de soja sucrée. L’eau a été au préalable a été bouillie à 100°C afin de la débarrasser des bactéries.
Au bout de trois jours, deux œufs ont été pondus sur le dessus des feuilles de Trifolium repens.
Les jours suivants une vingtaine d’œufs ont été pondus sur les feuilles de Trifolium repens.
Les chenilles se développent rapidement en quelques semaines.